En tournée sur le marché plein vent
Dès potron-minet, ils sont sur le pied de guerre. Tandis que Bernard, l’Agent de surveillance de la voie publique (ASVP), vérifie qu’aucun véhicule ne stationne sur l’espace destiné aux commerçants, Nathalie, agent municipal en charge du marché, pointe les abonnés absents et prépare les caisses pour les trois marchés de la ville. « Ensuite, je rejoins Bernard et les collègues pour les aider à vérifier si des voitures ne gênent pas. Puis, j’aide à la distribution des places aux « volants. »[1] »
Ces fameux « volants », Nathalie va les revoir en milieu de matinée. Accompagnée de Bernard, elle vérifie le Kbis[2] des nouveaux et procède à l’encaissement du droit de place. D’ailleurs, elle n’hésite pas mesurer à grand pas la distance du stand pour justifier le prix. L’accueil est courtois, voire chaleureux par les « volants » habitués. « Mais parfois, nous avons des commerçants qui refusent de montrer leur Kbis », précise Bernard, qui est là « par sécurité ».
Une fois cette opération effectuée, le duo arpente de nouveau les allées pour « montrer aux commerçants que nous sommes disponibles et à leur écoute ». Et parfois pour rappeler le règlement … Comme à ce couple de musiciens tout heureux de pousser la chansonnette… sans autorisation d’occupation de l’espace public. Amers, ils rembarqueront leur matériel. « C’est plaisant des gens qui chantent, reconnaît Bernard, mais l’on se doit d’appliquer le règlement car certains commerçants n’apprécient pas forcément d’entendre de la musique. Ceci dit, rien n’empêche les artistes de faire une demande en mairie pour se produire sur le marché. »
À quelques encablures de là, c’est un marchand d’œufs qui râle. On lui indique que la semaine prochaine, il devra reculer son stand d’un mètre… Nathalie conserve son calme. « On verra bien comment il réagira lundi prochain… »
[1] Commerçant non abonné
[2] Document attestant l’existence juridique d’une entreprise commerciale