Truc nous embarque de Karachi en Laponie

Culture

Après coup

Il a fallu battre le rappel des chaises pour accueillir le public, mardi 8 octobre 2024, à la médiathèque. Il faut dire que le lieu recevait Olivier Truc « himself » pour une rencontre d’auteur autour de son dernier ouvrage, Le premier renne[1].

L’homme n’est pas seulement le parrain du festival Toulouse polar du sud, c’est un journaliste baroudeur qui, au fil de ses reportages, en tirera « un roman d’opportunité » sur l’attentat de Karachi[2], en 2002.

« Une peinture un peu impressionniste de cet attentat dans une ville fascinante », mais qu’il « déconseille aux touristes ». Depuis cette publication ses contacts lui ont fortement conseillé de ne pas remettre les pieds au Pakistan, cet état où « l’armée a un pays », comme il le formule joliment.

Mais, c’est plutôt de Laponie dont il a été question lors de cette rencontre où l’auteur s’est livré à un éloge du « seul peuple autochtone d’Europe », les Samis : « Des éleveurs de rennes qui veulent préserver leur territoire avec un mode de vie alternatif. »

Une terre en proie aujourd’hui à l’appétit du monde contemporain car elle regorge de ce nouvel or noir des temps modernes : les terres rares, si précieuses pour notre monde connecté et nos batteries de demain.

Reste alors « l’esprit chamanique avec sa mémoire des lieux sacrés et son rapport à la nature » pour s’offrir une respiration. Mais là encore, la réalité ne laisse pas de répit : « On ne trouve plus de chamanes » dans ces espaces qui hantent cet écrivain.

[1] Le premier renne (éditions Métailié, 544 pages, 2024).

[2] Les sentiers obscurs de Karachi (éditions Métailié, 272 pages, 2022)